De Tolbiac à la Sorbonne

Publié le par Gabrielle

Au début, après le calvaire administratif des inscriptions, formulaires et bureaux à en perdre la tête pour peu qu'un peu de malchance s'en mêle... On est si fier de sa carte d'étudiant, étudiant de Paris, ça claque pour la provinciale.
Beaux quartiers, vie de la capitale, expositions et musées, sorties et fêtes à volonté !
Et même, la carte, avec Sorbonne écrit dessus. Pas la vraie, pas tout à fait, mais Panthéon n'est pas si mal quand même, ça fait toujours un peu classe.

On désenchante rapidement. Mine de rien, les deux premières années ont de quoi désenchanter. Pas qu'on veuille du luxe, et pas que le quartier soit si attroce (aujourd'hui du moins, il en allait peut être moins lors de l'installation là bas des locaux). Mais il y a quand même des limites ; si le fond est très bon -cours et bibliothèque en particuliers-, la forme laisse quelque peu à désirer.
On s'imaginait mal casé dans des tours version béton et verre fumé, peinture pâlotte ornée de graffitis, ascensceurs capricieux ou escaliers quasi de service... Amphis aux sièges défectueux, aux innovations -prises de courants ou projecteur- plutôt éphémères. Mais aux tags distrayant, à défaut de proposer tant de réflexion.

Et après tout les étudiants prennent ça avec humour, et se regrouppent même autours de ces divers désagréments.


Puis... Après deux années de bons et loyaux services, les rescapés -des amphis soporifiques, des dissertations fumeuses et des listes de dates/formules/lexiques à ingurgiter, voire même des grèves à répétition- accèdent enfin au vrai, au beau.
Où Tolbiac concilie merveilleusement les désagréments du défraichis sans avoir le moindre charme de l'ancien, faut avouer que la Sorbonne en jette un peu. Fini les salles cubiques aux plafonds bas et carrelages branlants. Place à la hauteur, moulures en haut et plancher en bas. Couloirs ornés de peintures, sculptures dans la cour -présence d'une cour, déjà- encadrée d'une certaine qualité d'architecture.

Un peu plus de snobisme aussi.
Il est assez exhaltant, en sortant de tomber nez à pierres avec le Collège de France. Par une autre sortie c'est Louis le Grand, et une concentration encore plus élevée de petits jeunes bien habillés.
Assez amusant d'arpenter les pavés de la "cours d'honneur" avec des compagnons de promo, tantôt version chaussures de cuir vernies, sacoche griffé façon dandy parisien, tantôt jean-baskets usées ; souvent confrontant lieux d'origines, parfois accents ou langues maternelles.

Bien sur y'a toujours la pluie et la grisaille, les tarifs affolants et les étages à grimper jusqu'à son placard d'étudiant -encore que le mien soit plutôt luxueux, songez, j'ai même le droit aux wc-.
Mais finalement, les années d'étudiant à la capitale ont une certaine saveur, certes fallotte mais, dans les jours d'optimisme, non moins agréable.

Publié dans Instantanés

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L
<br /> Ah la Sorbonne, que de souvenirs... d'abord la fierté d'y être et ensuite la déception de constater que finalement ça casse pas trois pattes à un canard...<br /> Des restes d'un prestige passé qui se retrouve dans les toiles d'araignés des oreilles des profs d'amphi qui débitent leur cours d'un air las et monotone... un manque d'ouverture d'esprit manifeste<br /> dans des cours où l'ouverture sur le monde est censée être la définition...<br /> De bien belles peintures et sculptures certes mais au final comme un arrière goût de déception en repensant à la joie qu'on se fait quand on y entre...<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Je ne sais pas.. Peut être parce que j'y entre par la petite porte, la fac qui squatte les locaux de Paris IV, mais mes cours pour l'instant ne sont pas trop poussiéreux. Et je continue de marcher<br /> le nez en l'air pour découvrir toujours de petits détails décoratifs sympathiques :)<br /> <br /> <br />